jeudi 28 août 2014

De la difficulté de se comprendre...

Alian est un personnage complexe, dont Sylvie est profondément amoureuse, même si, parfois, la lassitude semble l'emporter sur tout autre sentiment.


Annecy : la beauté d'un lieu ne suffit pas toujours à dissiper les malenterndus


Alian relève la tête et croise son regard. Surpris, il lui sourit et une douceur infinie transparaît sur son visage.
Sylvie, cependant, discerne clairement l’empreinte de la tristesse, à peine perceptible, qui voile en permanence son regard. 
Elle lui rend son sourire et noie ses préoccupations dans le travail qui l’accapare. Ses jambes la font souffrir. C’est bien connu, le métier de serveuse n’est pas le plus reposant et le piétinement continu ne favorise pas une bonne circulation sanguine.
Jusqu’à présent, il ne leur était pas possible financièrement d’embaucher quelqu’un, mais leur chiffre d’affaires de ces neuf derniers mois étant en constante progression, l’idée mérite d’être approfondie.
Cela la ramène à la discussion de ce soir. Alian sera contre, à n’en pas douter. Tourmenté par les incertitudes de l’avenir, il préférera redoubler d’efforts plutôt que de devoir assumer des charges supplémentaires.
Sauf que Sylvie vieillit et aimerait mettre la pédale douce. Assurer le service en plus de la gestion du restaurant devient trop harassant. À bientôt quarante-six ans, elle estime avoir déjà beaucoup donné à son métier et souhaiterait à présent consacrer davantage de temps à sa vie personnelle.
Le temps passe si vite, déjà la moitié de faite… enfin, a priori!
Des clients la remercient et la complimentent sur la qualité de ses services. C’est le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire.
Enfin, elle peut fermer à clef la porte. Sylvie craignait que des touristes ne franchissent l’entrée du restaurant peu de temps avant la fermeture, auquel cas, leur après-midi de repos se serait réduite à une peau de chagrin, mais fort heureusement, ce ne fut pas le cas, malgré le soleil magnifique qui illumine le quartier du vieil Annecy où ils officient.
Sylvie a hâte de prendre un bain de soleil sur le balcon de leur modeste appartement, situé en banlieue. Les prix des loyers étant exorbitants dans le chef-lieu de la Haute-Savoie, ils se contentent pour le moment d’un F1 à Cran-Gévrier, mais Sylvie espère bientôt pouvoir emménager dans un logement plus spacieux.
Auparavant, il faut ranger la salle, nettoyer et faire la caisse. Alian, qui a fini de mettre en ordre la cuisine, vient lui donner un coup de main.
-          Ça a bien marché aujourd’hui, non?
-          Oui, nous avons fait quatre-vingt-deux couverts!
-          Je m’disais aussi! Je n’ai pas eu le temps de lever le nez des fourneaux!
Tous deux sont ravis, mais Sylvie sent une petite boule enfler dans sa gorge. Elle se connaît, elle ne pourra jamais tenir jusqu’à ce soir. Autant en parler tout de suite.
-          Justement. Tu sais, j’ai réfléchi…
Déjà, elle voit le visage de son mari s’assombrir. Elle respire profondément et poursuit :
-          J’ai de plus en plus de mal à tenir le rythme en salle et, si nous devions accueillir encore plus de clients, le service en pâtirait.
Elle a soigneusement choisi ses arguments. D’abord, susciter la compassion à son égard, puis soulever le problème de la qualité professionnelle offerte aux consommateurs.
-          Ok. Qu’est-ce que tu proposes?
Le ton est froid; Alian reste sur ses gardes et ne montre aucun signe de compréhension.
-          J’ai bien étudié la progression de notre chiffre d’affaires. Nous pouvons nous permettre d’embaucher…
-          Je m’en doutais! C’est donc cela? À peine nous commençons à gagner plus, toi, tu veux déjà prendre des risques!
-          Quels risques? Si nous prenons un intérimaire, je ne vois pas où est le problème.
-          C’est ça, un petit jeune qui n’y connaît rien et qui va ruiner notre réputation en moins de temps qu’il ne faut pour le dire! Fameuse, ton idée!
Pourquoi Alian est-il si prévisible? Si seulement, c’était dans le bon sens. Sylvie, fatiguée et découragée, ne sait plus quoi dire. Elle aurait peut-être dû attendre qu’ils se soient reposés un peu avant d’entamer cette discussion. Elle se reproche son impatience.
Son mari la prend doucement dans ses bras.
-          Je suis désolé de m’emporter ainsi. La fatigue, sans doute. On rentre? On pourra en rediscuter plus tard, si tu veux.
Bien qu’elle se sente réconfortée, Sylvie sait que la partie n’est pas gagnée. Quand Alian dit cela, la discussion n’a en général jamais lieu.
Cependant, pour le moment, seul compte cet après-midi de liberté en commun, dont elle a vraiment besoin. Tant pis pour le ménage, le rangement et toutes les réjouissances qui patientent depuis le début de la semaine!

Aujourd’hui, farniente, comme le disent si bien leurs voisins proches italiens.

Sylvie et Alian s'aiment ; c'est indubitable. Seulement, l'amour n'est pas toujours qu'une histoire de coeur. Sylvie le sait et cet après-midi de détente bien mérité n'est peut-être qu'une pause avant la tempête.

Bonne fin de semaine à chacun d'entre vous. Je vous souhaite de profiter au mieux de chaque moment offert par la vie :-)

mardi 26 août 2014

Que c'est dur de communiquer parfois !

Alcohol, Bar, Chat, Chatting
Communiquer : un besoin


Aujourd’hui,  c’est avec les célèbres propos d’Edmond Wells que j’introduis ce post ayant pour objet de vous livrer une belle histoire...  
Entre 
Ce que je pense 
Ce que je dis 
Ce que je crois dire
Ce que vous avez envie d’entendre
Ce que vous voulez entendre 
Ce que vous entendez 
Ce que vous avez envie de comprendre 
Ce que vous croyez comprendre 
Ce que vous comprenez 
Il y a dix possibilités qu’on ait des difficultés à communiquer 
Mais essayons quand même….
Edmond  Wells


Moi, un si bel écrit me laisse pantoise...
Je trouve ces propos ô combien vrais ! Pas vous ?
Difficile d’ôter les "filtres" qui voilent notre réalité quotidienne, en particulier dans nos échanges avec les autres. En outre, vous l’aurez remarqué, plus les personnes avec qui nous discutons nous sont proches, plus ces "filtres" semblent s’épaissir...c’est sûrement pour cette raison qu’il nous est souvent plus facile de conseiller des personnes qui nous sont moins connues.

Que dire de ce que nous nous disons à nous-mêmes ?! La communication dénuée d’arrière-pensée, d’interprétation subjective, d’attentes n’est pas aisée ; c’est pourtant, à mon sens, la plus authentique.  

Angry, Argument, Boxing, Boxing Gloves
Pourquoi crie-t-on lorsque l'on est en colère ?

L’histoire qui suit évoque ce besoin fréquent, presque inconscient d’élever la voix au fur et à mesure que la colère s’empare de notre cœur. Elle m’a touchée par sa beauté et, me semble-t-il, sa justesse. J’espère qu’elle vous plaira également.
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Un sage hindou, en visite au Gange pour prendre un bain, remarque un groupe de personnes criant les unes après les autres. Il se tourne alors vers ses disciples, sourit et demande :
"Savez-vous pourquoi les gens crient les uns après les autres lorsqu’ils sont en colère ?"
Les disciples réfléchissent pendant un moment et l’un d’eux dit finalement :
"C’est parce que nous perdons notre calme."
"Mais, pourquoi criez-vous quand l’autre personne est juste à côté de vous ?, demande le guide. Vous pourriez tout aussi bien lui dire ce que vous avez à dire d’une manière plus douce."
Puisque aucune des réponses des disciples n’était suffisamment satisfaisante pour le sage, il a finalement expliqué :
"Quand deux personnes sont en colère l’une contre l’autre, leurs cœurs sont séparés par une grande distance. Pour couvrir cette distance, elles doivent crier, sinon elles sont incapables de s’entendre l’une et l’autre. Alors plus elles sont en colère, plus elles auront besoin de crier fort. Qu’est-ce qui se passe lorsque deux personnes tombent en amour ? Elles ne crient pas l’une après l’autre. Elles se parlent doucement parce que leurs cœurs sont très proches. La distance entre eux est soit inexistante, soit très faible."
Et le sage continua...
"Quand elles s’aiment encore plus, que se produit-il ? Elles ne se parlent pas, elles chuchotent et obtiennent encore plus de proximité et plus d’amour. Enfin, vient un moment où elles n’ont même plus besoin de chuchoter, elles se regardent seulement et se comprennent."
Puis il regarda ses disciples et leur dit : 
"Ainsi, quand vous discutez les uns avec les autres, ne laissez pas vos cœurs s’éloigner. Ne dites pas les mots qui vous éloignent davantage, ou bien viendra un jour où la distance sera si grande que vous ne trouverez plus le chemin du retour."


Ce chemin est parfois difficile à retrouver, n’est-ce pas ?

Si vous avez aimé cet article, merci beaucoup d’en parler autour de vous !

vendredi 22 août 2014

Deux nouveaux personnnages

Tandis que Layane prend la route, deux nouveaux personnages font leur entrée en scène.


Bridge, Cars, Dawn, Dusk
Layane se libère de ses chaînes

Je respire un grand coup et démarre.
Non!
J’ai oublié de tourner le bouton du réfrigérateur afin qu’il fonctionne sur la batterie du moteur… c’est à peu près la seule chose dont je me souvienne de ce que le propriétaire m’a expliqué.
Je reprends place derrière le volant et démarre.
Et le gaz?
Soudain terrifiée à l’idée de tout faire exploser, je me pose mille questions avant de revoir en souvenir le propriétaire fermer la bouteille devant mes yeux.
Bon, cette fois, je démarre.
Dieu, que c’est lourd! Ça me change de ma Twingo…
Une voiture m’évite de justesse, lorsque je déboîte; ça commence bien!
Je roule lentement, le temps de m’habituer à ce véhicule dont je ne mesure pas encore le gabarit. Rapidement, je trouve bien agréable de conduire en position haute! La cabine est spacieuse, le pare-brise m’offre une vue autrement plus intéressante que celui de ma petite voiture.
J’entends soudain un grand bruit. J’ai failli piler, mais j’ai aperçu au dernier moment une voiture qui s’apprêtait à me doubler et me collait au pare-choc. Il me semble que l’angle mort est nettement plus important en camping-car.
Je trouve vite à me garer et me dirige vers la salle de bain d’où le bruit m’a semblé provenir; je crains le pire. Toutes mes affaires sont répandues sur le sol. Je me précipite sur le gel douche qui répand tranquillement son contenu par terre. Heureusement, il n’y a pas de casse. Ça m’apprendra à ranger correctement.
Une petite faim émet un signal d’alerte dans mon estomac.
-          C’est super pratique en fait!
J’ouvre le frigo, prends de quoi me faire des tartines et m’installe « au salon ». Paisiblement, je déguste le petit-déjeuner que je n’avais pu prendre avant de partir, l’estomac trop noué par l’angoisse.
Les voitures et camions font trembler le camping-car en passant, tandis que je satisfais mon plaisir gourmand.
-          L’est pas belle la vie! Je crois que ce voyage va me plaire!
Je ne sais pas ce qui m’attend au bord de la route, mais je suis à présent persuadée d’avoir pris la bonne décision. En fait, je ne me suis jamais sentie aussi vivante.

*******************

-          Deux truites, deux!
-          Et les steaks de la 8, à point? Bleus?
-          À point, je t’ai dit!
-          Oh! C’est pas un problème, non?
-          Non, mais je te l’avais déjà dit!
À chaque fois que c’est le coup de feu, la pression monte et, entre Sylvie et son mari, le ton se durcit.
Heureusement, chacun sait à quoi s’en tenir et n’y accorde aucune importance.
En fait, Sylvie est ravie. Le restaurant tourne à plein régime, à tel point qu’elle envisage d’embaucher un autre cuisinier et une serveuse. Elle compte en parler à son mari dans la soirée. Nous sommes dimanche et dans une heure, le service de midi devrait être fini. Ils pourront enfin rentrer chez eux, fourbus, mais heureux de profiter tranquillement de la seule soirée libre de la semaine.
Enfin, tranquillement, ce n’est jamais sûr, surtout avec ce que je vais lui annoncer.
Mariés depuis six ans, ils traversent encore des passages difficiles, pour l’essentiel, dus aux sautes d’humeur de son mari. Régulièrement, Alian passe, sans prévenir, d’un comportement paisible à une mélancolie qui peut durer des heures.
Inquiète, au début de leur relation, Sylvie a cherché à connaître ce qui pouvait attrister autant l’homme qu’elle aime, mais il est toujours demeuré obstinément rétif à l’idée de se confier.
Finalement, même huit ans après leur première rencontre, ils rencontrent toujours autant de problèmes de communication.
Sylvie soupire. Les sentiments qu’elle éprouve pour son mari sont sincères et profonds, mais parfois, la lassitude la submerge et la décourage. À force, alterner des moments de complicité amoureuse à la limite de la perfection avec des passages à vide, durant lesquels il lui est impossible d’obtenir quoi que ce soit d’Alian, la fatigue plus que de raison.
En allant chercher les plats, elle lui jette un œil. Il s’active aux fourneaux avec rapidité et efficacité. Passionné par son travail, il maîtrise l’art de cuisiner avec brio, ce qui est, sans nul doute, à l’origine de l’accroissement permanent de leur clientèle.
Alian relève la tête et croise son regard. Surpris, il lui sourit et une douceur infinie transparaît sur son visage.

Sylvie, cependant, discerne clairement l’empreinte de la tristesse, à peine perceptible, qui voile en permanence son regard. 

Des destins parallèles, des vies qui se croisent ou pas, des souffrances qui laissent des traces... La vie....
À bientôt, profitez bien de votre week-end que j'espère ensoleillé au sein de votre coeur.


jeudi 21 août 2014

Comment donner le goût de la lecture aux enfants ?

C’est un sujet qui me tient à coeur, car je trouve que, lorsque l’on a découvert le plaisir de la lecture, c’est la fin de l’ennui pour la vie !   En plus, c'est un plaisir à la portée de tous.

Blowing, Child, Dandelion, Flower
Entretenir l'enthousiasme naturel de l'enfant

Mais :

« Mon enfant n’aime pas lire… », « Il ne lit jamais, il préfère les jeux videos", "c’est fatigant de lire", etc.

Combien de fois ai-je entendu des parents se désoler du désintérêt de leur enfant pour la lecture et ce, dès l’apprentissage de ce savoir-faire ! Alors, chacun fait ce qu’il peut pour inciter le tendre chérubin à se mettre à lire.

Souvent aussi, j’entends ;

"Je ne comprends pas :  on a choisi le livre ensemble ; je lui demande de le lire et quand je lui pose des questions dessus pour en vérifier la compréhension, il rechigne jusqu'au moment où je me rends compte qu’en fait, il ne l’a pas lu ou juste parcouru.

Or, je suis désolée, mais, à mon avis :

Donner un caractère obligatoire à la lecture d’un livre ou questionner systématiquement l’enfant sur sa compréhension, même si cela part d’un bon sentiment, est à proscrire à la maison !  

Rendez-vous compte :

Votre enfant n’en est qu’au début de sa scolarité. S’il est en CP, CE1, ou CE2, il lui reste encore au minimum 8 ans de lectures obligatoires à étudier en classe !


La maison n'est pas l'école !

Si l’école n’a pas d’autre choix pour éveiller les élèves à une certaine culture générale et favoriser une compréhension plus fine de l’écrit, vous, vous avez le choix !
Comprenez que si, à la maison, votre enfant doit encore se retrouver dans une posture d’élève à devoir lire, voire à vous rendre compte de sa lecture, il risque de développer une véritable aversion pour cet apprentissage.      

Alors que faire ?!

N’oublions pas que la lecture est aussi une affaire de famille.
Plusieurs études ont mis en évidence l’importance de l’exemple parental dans la transmission de la lecture, autrement dit, voir ses parents lire inciterait un enfant à prendre lui aussi goût à la lecture. (Source : Insee)
Je me souviens que certains de mes élèves me disaient qu’il n’y avait aucun livre à la maison. Pas facile dans ce cas de faire comprendre à un enfant que la lecture est chose importante.
Trop cher ?
Que nenni ! Les médiathèques offrent un très large éventail de livres à emprunter pour un prix d’inscription annuel infime, et ce, pour toute la famille. Par ailleurs, il y en a forcément une pas loin de chez vous, car même les petits villages ont développé de petites médiathèques ouvertes sur différents créneaux horaires.

Plan d’action :

  • Je me rends à la médiathèque la plus proche pour m’inscrire, avec mon enfant ; il est important qu’il soit associé à cette démarche.
  • Je découvre l’ensemble de l’offre proposée par la médiathèque avec mon enfant ; le plus souvent, la responsable vous guide et vous constaterez ainsi la qualité et la diversité extraordinaires des livres jeunesse.
  • Je laisse mon enfant s’approprier l’espace et lorsque je le vois s’emparer d’un livre, je propose de le lui lire. Les médiathèques disposent en général, de petits coins chaleureux et confortables pour des moments de lectures-câlins très agréables.
  • Je lui laisse le choix de prendre au moins un livre de son choix et nous convenons ensemble des livres à emprunter que je pourrai, moi ou son père, lui lire, blottis sous la couette au moment du coucher.
  • C’est le début de moments complices et reposants pour partager le plaisir de la lecture.

Pourquoi est-ce important de le laisser choisir ?

Parce que même s’il ne prend que des livres que vous jugez peu intéressants, ce sont ceux qui lui ont donné envie de lire ; n’est-ce pas là ce que vous attendez ?
Plus tard, après avoir enraciné définitivement en lui, l’idée que la lecture peut être un plaisir, il pourra diversifier ses lectures et même s’il lit peu, cette idée restera inscrite dans un coin de son cerveau pour s’en resservir ultérieurement, à la faveur de moments oisifs sur la plage ou autres…
Enfin, ne jamais chercher à le tester, à l’interroger sur sa lecture ! Par contre, il est possible de chercher à en discuter, de lui demander ce qui lui a plu ou déplu (Et vous apprendrez ainsi ce que vous vouliez savoir !)

À ne pas oublier :

Lisez-lui des histoires jusqu'à ce qu’il soit en demande (ce peut être jusqu'à 12-13 ans, sans problème !). Souvent, dès que l’enfant sait lire, stop ! On arrête de lui raconter des histoires.
Erreur !
Lire ensemble entretient le plaisir de la lecture grâce à la complicité du moment ; se retrouver définitivement seul face au livre, en ayant perdu ces instants d’amour peut s’avérer difficile et l’inciter à laisser tomber un plaisir auquel il commençait à s’accoutumer.
La lecture n’est pas seulement un plaisir solitaire, c’ est d’abord un moment de partage.

N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et votre expérience en la matière.
Bonne journée et à bientôt.

Un endroit si dégoûtant que l'on ne peut pas l'appeler par son nom !

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C’est ainsi que l’on pouvait désigner autrefois les toilettes.
Autre euphémisme tombé en désuétude : « garde-robe ».  

Il faudra attendre 1894 pour obtenir la loi du tout-à-l’égout qui vise progressivement à obliger le raccordement des maisons aux égouts de Paris, pour l’évacuation des eaux domestiques et la vidange des fosses d’aisance.  

En attendant ?  

Au Moyen Âge, les toilettes publiques, dans les villes, se trouvaient souvent dans un endroit isolé ou sous un escalier. On cachait l’endroit à l’aide de panneaux en bois ou de rideaux.

Toutefois, il n’était pas rare que les habitants défèquent tout simplement dans la rue, tout en discutant !




Quant aux particuliers, ils utilisaient des pots de chambres, vidés après usage dans la rue, tout comme les ordures (Imaginez le doux parfum qui en émanait  !).

Pour un noble, se montrer sur sa chaise percée participait à la démonstration de son pouvoir ou de son mépris pour ses hôtes.  

Petit détail :

Dans les couvents, les moines se soulageaient sur des sièges disposés les uns à côté des autres, après avoir pris soin de cacher… leur visage sous leur capuche. 

Il est facile d’imaginer les problèmes de salubrité qui en découlaient, avec leurs lots de maladies et d’épidémies, notamment de choléra. 

Au XVIIIème siècle, une loi interdit de déféquer n’importe où. Dans ce but, des gens, appelés « porteurs d’aisance » et vêtus d’un ample manteau noir, proposaient un seau aux passants, afin qu’ils se soulagent à l’abri du regard. 

Les propriétaires immobiliers devaient, quant à eux, installer deux cabinets de toilette : un pour le rez-de-chaussée, un autre pour le dernier étage.

C’est grâce à Louis-Philippe Rambuteau, préfet de la Seine de 1833 à 1848, que les « vespasiennes » vont se généraliser dans Paris, dès 1841. Il s’agit ni plus ni moins, des premières toilettes publiques gratuites. Bientôt, des lois seront votées pour rendre obligatoire, la vidange de ces fosses qui avaient la fâcheuse tendance de déborder avec les eaux de pluie.  

Enfin !

Après 1930, les WC arrivent avec la généralisation du tout-à-l’égout !  

Un peu de poésie

Le petit endroit  

Vous qui venez ici dans une humble posture,
De vos flancs alourdis décharger le fardeau,
Veuillez quand vous aurez soulagé la nature,
Et déposé dans l’urne un modeste cadeau,
Épancher dans l’amphore un courant d’onde pure,
Et sur l’autel fumant placer pour chapiteau,
Le couvercle arrondi dont l’auguste jointure,
Aux parfums indiscrets doit servir de tombeau.

Alfred de Musset, poème à George Sand.

C’est joliment dit, non ?  

À répéter à voix haute sans bafouiller !


Attention ! Ne trichez pas... il faut faire les liaisons et prononcer rapidement!      

- Trois tortues trottaient sur un trottoir très étroit  

- Trois petites truites non cuites, Trois petites truites crues  

Si six scies scient six cyprès, Six cent six scies scient Six cents cyprès  

Tu t’entêtes à tout tenter, Tu t’uses et tu te tues à tant t’entêter.  

Où niche la pie ? La pie niche haut. Où niche l’oie ? L’oie niche bas. Où niche l’hibou ? L’hibou niche ni haut ni bas !  

Fruits frais, Fruit frits, Fruits cuits, Fruits crus.  

Ces six saucissons-ci sont si secs qu’on ne sait si c’en sont.  

Cinq chiens chassent six chats.  

-  Je veux et j’exige (Ne trichez pas, il faut faire les liaisons !) d’exquises excuses.  

Tes laitues naissent-elles ? Si tes laitues naissent, Mes laitues naîtront.  

Seize jacinthes séchant dans seize sachets secs.  

Petit pot de beurre, quand te depetitpotdebeurreriseras-tu ?   Je me depetitpotdebeurreriserai quand tu te depetitpotdebeurreriseras !

Le tas de riz tentant tenta le tas de rats tentés. Le tas de rats tentés tâta le tas de riz tentant.  

Des blancs pains, Des bancs peints, Des bains pleins.  

Seize chaises sèchent.  

Trois gros rats gris dans trois gros trous ronds rongent trois gros croûtons ronds.  

Trois tortues têtues Trottent en trottinette.  

Combien font ces six saucissons-ci ? Ces six saucissons-ci font six sous. Si ces six saucissons-ci font six sous, Ces six saucissons-ci sont trop chers…  

Les chaussettes de l’archiduchesse    (Connu, mais pas fachile !) sont-elles sèches, archi sèches?  

Un chasseur sachant chasser sait chasser sans son chien.  

Papier, Panier, Piano.

N’hésitez pas à me laisser un commentaire pour m’indiquer laquelle de ces phrases vous a paru la plus difficile :-) 

Personnnellement, j'ai un peu de mal avec :

Des blancs pains, Des bancs peints, Des bains pleins. 

Je rappelle qu'il faut les prononcer rapidement et à plusieurs reprises !!

Leçon de vie

Je devais avoir environ seize ans, lorsque j’ai lu ce poème dans le livre J’ai du ciel bleu dans mon passeport, de Philippe de Dieuleveult.

Détails sur le produit

Ce journaliste a, toute sa vie, filmé la mort, la souffrance, le désespoir tout en continuant à garder l’espoir. Dans ce livre passionnant, il raconte ses expériences, ses rêves, ses passions. Ce récit autobiographique m’a profondément marquée, en particulier ce poème de Samuel Ullman qui y figure :  
La jeunesse n’est pas une période de la vie, 
Elle est un état d’esprit, un effet de la volonté, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort. 
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années. On devient vieux parce que l’on a déserté son idéal. 
Les années rident la peau, 
Renoncer à son idéal ride l’âme. 
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui lentement nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort. 
Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille, il demande comme l’enfant insatiable : et après ? 
Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie. 
Vous êtes aussi jeune que votre foi, aussi vieux que votre doute, 
Aussi jeune que votre confiance en vous-même, aussi jeune que votre espoir, aussi vieux que votre abattement 
Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif : réceptif à ce qui est beau, bon et grand, 
Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini 
Si un jour votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, 
Puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard    
Samuel Ullman (1840-1924).

Je vous souhaite une éternelle jeunesse d'esprit :-)

Toutes mes excuses



Oui, toutes mes excuses à tous ceux qui me suivaient sur mon précédent blog "Les mots pour le dire".
J'ai fait appel à une connaissance maîtrisant le domaine de l'informatique pour résoudre le problème qu'Ovh m'a occasionné.
Cette personne m'a confirmé être bel et bien face à ce que l'on pourrait appeler de l'abus de pouvoir.

Résultat : Ovh n'ayant rien voulu entendre pour m'aider à résoudre mon problème informatique, je publie sur ce blog, des articles déjà parus, mais que je ne souhaite pas perdre.

En conséquence, mes plus fidèles lecteurs retrouveront ces jours-ci des billets déjà parcourus et mes nouveaux lecteurs auront l'occasion de les découvrir.

Pardon une fois encore de ce désagrément. Bonne fin de semaine à chacun d'entre vous.

Comment le bruit peut rendre fou...

Aujourd'hui, je ne peux résister. Je veux partager ce conte que j’ai trouvé dans le livre de Pierre Pradervand : Le grand Oui à la vie. 
Prenez la peine de le lire jusqu'au bout et j’espère que vous en tirerez le même plaisir que moi...

L’auteur l’a lui-même extrait de l’un des livres de Christiane Singer:


Holiday, Hot, Jetty, Landing Stage
À chacun de trouver son paradis

"Moshé était un homme fort pauvre qui vivait dans une seule pièce où s’entassaient sa femme, ses cinq enfants et sa belle-mère.
 Un jour, ne supportant plus le brouhaha incessant, il s’en va consulter le seul sage qu’il connaissait, le rabbin du coin. Après l’avoir écouté très attentivement, le rabbin lui demande s’il a des poules. Moshé ayant répondu affirmativement, le rabbin lui dit de rentrer chez lui et de les mettre dans la pièce avec toute la famille et de revenir dans une semaine. 
On ne discute pas les ordres d’un rabbin. Et c’est un Moshé épuisé, au regard hagard comme empli du chambardement d’un poulailler à l’instant où la fouine s’y glisse que le rabbin voit apparaître une semaine plus tard.
Après une brève discussion où Moshé explique qu’il est au bout du rouleau, le rabbin lui dit de mettre ses deux chèvres dans la pièce avec tout le reste ! 
Moshé n’a même pas la force de se révolter et il s’exécute. Après une semaine, c’est un vrai vieillard qui paraît devant le rabbin.
Ses yeux sont au fond des orbites comme des bêtes malades qui ont trouvé refuge au fond de leur tanière. Quand le rabbin lui demande s’il a bien dormi, Moshé est pris d’un fou rire énorme qui balaie tout. Le rabbin lui dit alors d’expulser les animaux et -c’est le rituel- de revenir dans une semaine.
Une semaine plus tard, c’est un Moshé radieux qui avance vers le rabbin comme un jeune homme.
"Rabbin, dit-il, depuis que j’ai chassé les poules et les chèvres de chez moi, c’est le paradis !"  

Trop souvent, nous n’avons pas conscience que, finalement, tout ne va pas si mal.
Une personne qui habite bien loin de chez moi et qui se reconnaîtra, a souvent fait l’éloge de la gratitude. C’est bien de cela dont il s’agit.
Sachons voir ce qui va autour de nous au lieu de nous focaliser sur ce qui ne nous convient pas, tout ce qui n’est pas exactement comme on le souhaiterait. La majorité du temps, nous vivons dans des conditions très satisfaisantes ; pour preuve, c’est lorsque nous perdons l’un de "nos privilèges" que nous comprenons à quel point c’était bien... avant... ce qui nous incite à nouveau à ne pas être pleinement satisfait de notre sort !
Avoir conscience du privilège d’avoir un toit, d’être en relative bonne santé, d’être au chaud quand il fait froid... c’est juste se réconcilier avec la vie.
Prenez soin de vous.

vendredi 15 août 2014

Je suis obligée !

Oui, je suis obligée de vous transmettre cet article, car il relate une expérience très instructive et bien menée sur l'un des problèmes essentiels que rencontre l'Education nationale aujourd'hui : j'ai nommé le copié-collé des élèves !

Apple, Coding, Computer, Devices
Qui rira le premier rira le dernier !

Le professeur qui s'exprime a retourné une situation problématique à son avantage et ce, de main de maître !
Je vous invite à découvrir cet article, notamment "la morale de l'histoire" à laquelle je ne peux que souscrire.

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez :-)

Layane ne peut plus reculer

Layane a pris sa décision : elle part à la recherche de son identité, autrement dit, de son père. Elle n'en est pas sûre, mais elle veut croire qu'il est vivant et que tout est encore possible entre eux.

Asphalt, Aspiration, Clouds, Cloudy
Layane est en partance


Mon estomac se resserre, lorsque j’ouvre la porte à l’arrière du magasin. L’univers familier fait baisser d’un cran ma motivation à affronter l’inconnu.
-          Layanne! Qu’est-ce tu fous là?
-          Dis-le, si je dérange!
Jérémy me lance une grande tape dans le dos et me prend dans ses bras, un peu trop fort, un peu trop longtemps.
-          C’est plus pareil depuis que t’es plus là.
Je baisse les yeux, ne sachant quoi dire. Heureusement, Nathalie surgit à cet instant.
-          Layanne! Tu reviens déjà?
-          Non… je, en fait, j’ai besoin que tu me rendes un petit service, si ça ne te dérange pas.
-          Sinon, moi, ça va, merci!
-          Jérémy, excuse-moi! Je pense beaucoup à vous, tu sais, c’est juste que là, je n’ai pas trop le temps et…
-          Ça va, ça va, j’ai compris, je vous laisse entre filles…
-          Jérémy!
-          Laisse-le. Tu lui manques, je crois, me murmure Nathalie en me faisant un clin d’œil.
Je sens le feu rougir me joues. Ma patronne part d’un grand éclat de rire, puis reprend son sérieux et m’invite à expliquer la raison de ma visite.
Une demi-heure plus tard, je rentre au studio, le sourire aux lèvres. Mon projet se concrétise, je n’ai plus qu’à préparer mes affaires.
Comme prévu, Nathalie a accepté sans problème de m’accompagner à Choisy. J’ai bien compris qu’elle mourait d’envie de me questionner sur mes projets, mais je n’avais pas envie de m’étendre sur le sujet.
Pas encore. Pas avant que j’en sache davantage.
Je lui ai juste expliqué que je ne partais pas en vacances, mais à la recherche d’informations qui me permettraient à priori de résoudre certains de mes problèmes.
Sans comprendre, elle m’accorda sans réserve son soutien et une fois de plus, je ne pus m’empêcher de faire la comparaison avec ma mère que je n’avais jamais senti à mes côtés.
Justement, un message sur le répondeur.
Je… j’ai besoin de te parler. Je sais que tu m’en veux, mais tu ne dois pas rechercher ton père… ça ne t’apportera rien. Enfin, tu dois t’enlever ça de la tête. De toute façon, tu n’as aucune chance de le retrouver… Rappelle-moi ou passe à la maison, mais préviens avant.
-          Tu dois? Aucune chance? Merci! Merci maman! Tu ne pouvais dire mieux pour me booster! T’oublie juste une chose : je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi! Va au diable!
Mon corps transpire de colère et de violence. Ma réaction est disproportionnée, je le sais, mais, comme d’habitude, je ne peux la contrôler.
En tout cas, une chose est sûre : c’est exactement ce que j’avais besoin d’entendre pour renforcer mon courage.
Le reste de la journée se passe à vérifier l’itinéraire, trier les affaires que je veux emmener, faire des lessives…
Quand le jour cède la place, je me résous à me coucher, mais j’ai du mal à trouver le sommeil à la pensée de ce qui m’attend, toutefois, je suis déterminée et je ne me suis pas sentie aussi bien dans ma tête depuis des lustres.
Le lendemain, le temps se joue de moi et accélère le mouvement des aiguilles.
Entre les courses afin d’avoir quelques provisions pour partir, mon forfait téléphonique à modifier sur les conseils du propriétaire du camping-car et les différentes démarches administratives liées à mon départ, je n’ai pas vu le jour.
Dans la soirée, je reçois un texto de Nathalie; elle passe me prendre demain à 8h30 précises, parce qu’elle veut être de retour au magasin, avant la fin de matinée.
À présent que le silence et l’inertie ont pris possession de la pièce, je sens de nouveau l’angoisse m’étreindre.
Ai-je raison de m’obstiner? C’est vrai que je n’ai quasiment aucune chance de retrouver mon père.
Oui, mais j’ai l’intuition que, quoi qu’il arrive, ce voyage va transformer ma vie. Reste à savoir si ce sera en bien ou en mal.
-          En bien! Ce sera en bien, point final!
Merci monsieur Coué…
Le lendemain.
-          Tu es sûre de toi?
-          Oui.
-          Tu pars longtemps?
-          J’ai loué le camping-car pendant dix jours, mais le proprio m’a dit que, pour le moment, il était dispo jusque fin juillet.
-          Fin juillet! Mais ça va te coûter une fortune!
-          Attends, je n’ai pas dit que j’allais partir tout ce temps-là!
Ma patronne s’inquiète et ne s’en cache pas. J’ai hâte d’arriver à Choisy pour me retrouver seule avec moi-même. Sa sollicitude me touche, mais finit par m’agacer. Sans doute, la peur d’être contaminée par son anxiété.
-          Mon Dieu, mais c’est immense! Comment vas-tu conduire un truc pareil?
Je la rassure comme je peux. Elle m’aide à rentrer mes affaires dans la cellule, puis me quitte à contrecœur.
Regarder sa voiture s’éloigner me laisse un instant fragile et désemparée, mais, c’est d’un pas décidé que, finalement, je me dirige vers mon « tank » et ouvre la grande et lourde porte, côté conducteur.
L’arrière du véhicule me paraît si loin! J’ai l’impression de pénétrer dans un petit studio et me sens comme un escargot qui voyage avec sa maison sur le dos derrière soi. C’est assez agréable comme idée.
Je range rapidement mes affaires. Le propriétaire a insisté sur ce point.
-          Tout ce qui traîne ou est mal rangé est voué à tomber, voire à se casser quand vous prendrez le volant!
Je mets donc mon ordinateur en lieu sûr, enfourne mes vêtements et mes livres dans les éléments. Je dispose mes accessoires de toilette dans la salle de bain et je prends place derrière le volant.
Un coup d’œil dans les rétroviseurs… je ne vois rien!
Une toute petite fenêtre donne sur l’arrière du véhicule, mais elle n’est pas face au rétroviseur central, donc ne m’est d’aucune utilité pour manœuvrer. Seuls les rétros de droite et de gauche peuvent m’aider.

Je respire un grand coup et démarre.


Layane ne sait pas ce qu'il attend, comme chacun d'entre nous. Cependant, sa motivation est sans faille et c'est la seule chose qui compte. Lorsque l'on prend la bonne décision, souvent, les doutes sont levés, au moins pour un temps...
Bon week-end :-)


vendredi 8 août 2014

Une première pour Layane !

Layane ne travaille plus. Elle n'a, à présent, plus qu'une seule idée en tête : trouver son père, s'il existe. 



Autant chercher une aiguille dans une botte de foin !


Mais je sais ce que j’ai à faire et ça, ça me donne l’énergie nécessaire pour me bouger.
Après quelques coups de téléphone, je décide de me rendre à Choisy-au-bac, à environ six kilomètres de chez moi. L’homme que j’ai contacté semble avoir l’habitude de louer son camping-car et m’a semblé sympathique, enfin, c’est surtout le tarif de location qui l’est : 55€/jour.
Au volant de ma petite voiture, je commence à angoisser. Une femme, jeune qui plus est, qui se présente pour conduire un camping-car… Cet homme ne va pas me prendre au sérieux.
Au fait, comment ça se conduit cet engin? Moi qui déteste manœuvrer! Et comment ça marche les toilettes?
Je suis presque arrivée à destination et l’envie de faire demi-tour me taraude.
-          Tu veux retrouver la trace de ton père, oui ou non?
De toute façon, j’aperçois la maison du gars en question. Je me gare à proximité et me dirige vers le portillon à côté duquel se trouve une sonnette. Pas le temps de sonner, un homme grand et deux fois plus large que moi sort de la maison, le visage souriant.
-          Bonjour! Vous avez trouvé facilement?
-          Bonjour. Oui, oui, je… ça a été.
-          Alors, je vous montre la bête. Suivez-moi.
J’obtempère et nous rentrons dans la maison afin d’accéder à un très joli parc, protégé des voyeurs par une immense haie de cyprès. Une terrasse en caillebotis accueille un confortable salon de jardin donnant sur une piscine en bois semi-enterrée que des palmiers ombragent de leur feuillage exotique.
-          Vous arrivez à faire pousser des palmiers chez nous?
-          Mais oui! Les palmiers résistent à -18°C… Bon, il ne faut pas que ça dure tout de même et aussi, je les protège en hiver.
-          C’est très joli en tout cas.
-          Merci. Le camping-car est au bout de l’allée, venez.



Heureusement, Layane ne voit pas aussi grand !

En effet, je découvre un véhicule qui me paraît immense, terriblement large et je me sens de suite incapable de le conduire.
-          Comme vous le voyez, c’est un profilé, donc il n’est pas très grand. Il date de 2004 et ne comptabilise que 82000 kilomètres. C’est un quatre places. Je ne sais pas à combien vous partez?
Seule, je pars seule, enfin… je ne sais plus si je pars.
-          Je… je serai seule, mais…
-          Oh ben, vous aurez de la place, alors! Entrez, venez voir l’intérieur. Voilà, il y a pas mal d’éléments de rangements, bien assez pour une seule personne! Le coin cuisine avec le frigo qui marche au gaz, sur secteur ou sur batterie, les trois gaz qui fonctionnent aussi au propane. Je vous montrerai après où se trouvent les bouteilles. Ici, la salle d’eau avec cabine de douche et toilettes. Pareil, je vous montre après la caissette. Le lit, le coin repas que vous pouvez transformer en lit, mais bon, ça ne sera pas utile pour vous… à moins que vous ne fassiez des rencontres intéressantes!
Devant mon expression déconfite et fermée, son sourire goguenard s’efface immédiatement.
-          Un souci?
-          Eh bien… c’est que je n’ai jamais utilisé de camping-car et…
-          Ok, pas de problème! Je vous explique. Vous inquiétez pas, une fois qu’on a pris l’habitude, c’est très simple!
Évidemment!
-          Merci.
Durant une vingtaine de minutes, je subis un cours sur le mode d’emploi d’un camping-car. Je comprends peu et retiens encore moins. J’acquiesce poliment à chaque fois que mon interlocuteur me demande si tout est clair et me demande comment je vais m’en sortir. J’ai hâte de rentrer chez moi.
-          Excusez-moi, mais je vous ai dit que je voulais le louer à partir d’après- demain, seulement… enfin, je suis toute seule. Vous pourriez me l’amener ou…
-          Impossible ma p’tite dame, je travaille le jeudi. Je peux vous l’amener mercredi soir, mais forcément, ça vous coûtera une journée de plus…
Flûte!
Je passe rapidement en revue les personnes susceptibles de m’accompagner jeudi pour venir chercher le véhicule. Ça va vite, il n’y en a que deux : ma patronne ou Jérémy.
Jérémy travaille, Nathalie aussi, mais c’est la patronne, elle peut donc s’arranger facilement pour quitter le magasin une petite heure, à condition de la prévenir avant. Il faut que je passe la voir avant de rentrer.
-          Je vais m’arranger, je passerai le prendre jeudi, probablement vers neuf heures.
-          Entendu. Je vais vous laisser les clefs. On fait les papiers? Ah! Et puis, je vous le sortirai dans la rue mercredi soir…
Ouf!
-          Au fait, j’y pense, ce serait peut-être bien si vous le testiez là, non? Je vous accompagne.
-          Non, non! Ça ira, merci.
Hors de question de conduire cet engin sous le contrôle de qui que ce soit! Je veux pouvoir démarrer et rouler à cinq à l’heure la première fois, sans témoin…
-          Comme vous voulez!
Il me lance un œil inquiet, mais garde pour lui ses réflexions.
Gentiment, il m’offre un café et nous remplissons les papiers administratifs. Il insiste sur la nécessité de prendre une assurance en plus de la sienne.
-          Vous allez loin, sans indiscrétion?
-          Euh… un peu. Je vais en Haute-Savoie.
Il pousse un soupir de soulagement.
-          Oh, mais ce n’est pas loin, ça! Je le loue seulement depuis l’année dernière et celui qui l’a pris s’est rendu en Écosse avec!
Je prends congé poliment.
Je me sens tellement bien dans ma voiture!
-          Bon, allez, on est déjà mardi, il me reste plein de trucs à préparer. J’espère que Nath sera disponible jeudi.
Mon estomac se resserre, lorsque j’ouvre la porte à l’arrière du magasin. 

Merci de m'accorder de votre temps pour poursuivre la lecture de mon roman :-)
Bonnes vacances ou bonne reprise et à bientôt !